Langoureuse et heureuse
Elle regardait de la passerelle
Les boutres sortir du port.
Reliée à ce qu'avait été sa journée
Cette grande voile blanche
Reflétait ce qu'elle était.
Soleil et le soir moins de soleil
Puis plus de soleil du tout
Pour un rien elle n'aurait manqué ça.
Son esprit se tendait
Elle captait les flashs lumineux
Mais pour les enregistrer c'était autre chose.
Tout ce qui a existé existe
Les actes les paroles
S'inscrivent dans la mémoire cosmique.
Celui qui voit
Ne se retourne pas
Corps et âme se confondent.
Langoureuse et heureuse
A deux têtes l'une visible l'autre pas
Elle évitait de choisir.
La voile comme la mer est part de soi
Du concret à l'abstrait
L'homogénéité se fera.
Lève les yeux
Par le ciel vient la parole
Prête à agrafer des pans d'antan de soi.
A même la plage aux galets bruyants
Le silence est rare pour qui sur l'onde
Voit les astres.
L'eau est claire
L'esprit tendu comme l'arc
Reçoit la lumière.
Reste calme et laisse les pensées
Au fond des placards et des malles
Sois grande douceur afin qu'il vienne.
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