En bord de merscrutant le soleil couchantles petits bonshommes d'Oléron .Sans doigts sans voixjustes posés làles galets roulés de l'océan .Montent la gardeles guetteurs immobilesde la parole ardue . Ardente présencecompagnons des vaguesau flux et reflux des choses créées .Se marient au plus bas du tertrele croc des cailloux blancsà la caresse moussue des eaux .Là, le destin paraded'âpreté et d'immobilitételle une lampe secrète .Une vive lumière terminalerassemble les regards salamandrede l'horizon accompli .Lavés, ensevelis, roulés, posésils sont à main nuelalanterne des morts .Au grand soiren position de surseoirl’œil referme ses paupières .De larmes pointpile le suçon des embrunspigmente le glaive de l'éternel .Savamment orchestrétombée verticale réaliséele gong des nuits retentit .Là-bas dans la joie et la douleurles roseaux gris frissonnenthélant quelque bienveillance au long court .Dans l'amoncellementun horibilis nous éloigne des pierraillesle couinement de la mouette .Flamme fait cendressans visagesles lampes vacillent .Pour que tout recommencegardiens astreints mais libresd'atteindre la gloire des étoiles .Car il y aura un cieldevant l'inlassable patiencecriblé de fleurs des champs ." Mes frères, mes sœurs,ne nous perdons pasen d'obscures chamailleries .Nidifions dans le cairnla mémoiredes embrunspour que demainune fièvre essentielle nous saisissemâchurée d'alguesà la tombée du jour .Mon âmema nuitma femmedans cet été à franchirentre les petits bonshommes d'Oléronscrutant le soleil couchanten bord de merlaissons la dent du requin bleuà son gouffreplein de sonnaillespour nous rassemblerau pays où nul de naît ou meurt ."288