Aux portes du château

Flux de rêves
Effluve éphémère
Fleuve caressant la montagne
De la gauche vers la droite
Comme page d’écriture
En apparition du plaisir
D’égayer le ciel d’une sueur orangée.

À mi-pente
À portée du lieu immuable
Aux lourds blocs de basalte
Avons imprimé de mains noires
Le souffle des braseros
Effilochant par delà les hautes cimes
La brume du matin.

S’amoncellent
Des tombereaux d’argent
De quincaille et d’offres en tous genres
Pour la montée singulière
Aux pas lents des bœufs
Vers le temple des extases telluriques
Accumulant les graines d’avenir.

Accablement
Des soldats du quatre vingt douze
Rassemblant sans y paraître
Les vestiges du passé
Au son des fifres et des tambours
Ligne rouge de dissuasion
À la rigidité exempte de reproches.

Filent hors cadre
L’eau lustrale des officiants
Sur la pelouse grasse des réminiscences océanes
Pour d’un geste coutumier
Assujettir l’ordre républicain
À la joie qui demeure
L’espace d’une fenêtre d’opportunités.

Il n’est de herse abaissée
Que la comparution immédiate
Des moutons de l’espoir
Aptes au débrédinoir des convenances maniérées
En l’an de grâce 2024
Aux portes du château
Que d’aucuns montraient du doigt.

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