Category Archives: Année 2012

Se libérer

Prendre du champ par rapport à soi-même et à nos conditionnements .

La liberté s’acquiert au prix d’un processus de libération des attachements des peurs et des attentes, et d’affranchissement des aliénations et des servitudes. C’est se libérer des jugements que l’on se porte à soi-même et de sa propre aliénation au regard de l’autre. Aussi est-il de bon aloi de recueillir en soi son désir profond, de savoir à quoi on aspire et de s’appuyer ainsi sur l’essentiel .

La liberté ne s’exerce que dans le processus de libération .

La liberté s’exerce dans la manière d’être face à un évènement, de choisir sa vie . C’est alors s’enraciner dans une décision, c’est dire oui à la vie .

Etre libre, c’est être ajusté à chaque situation en se respectant soi-même . Et pour celà, il faut une force intérieure et avoir retrouver le chemin de l’enfance en ayant intégré la spontanéité émerveillée à ce qui est .

L’enfant a besoin de se sentir aimé, accueilli ; aussi se conformera-t-il à ce qui fait plaisir aux autres, à ce qui fait plaisir au milieu social familial. Si cet amour n’existe pas, il perdra ainsi sa liberté et sera dans l’exil de lui-même ; il entrera dans le repliement sur lui, et son être conscient, son soi, ignorera ses potentialités et ses richesses . Ensuite, l’enfant doit être stimulé pour se dissocier de la fusion avec la mère et acquérir suffisamment de confiance en lui, pour d’instinct, continuer sa marche en avant et s’ouvrir à la vie . Nous n’avons que des illusions à perdre .

La percée de l’être nécessite de revenir à soi, sans déni, sans narcissisme, sans égocentrisme .

La quête de la liberté donne sens au chemin vers leje suis” ; elle est quête de l’identité . Elle implique de vivre intensément les moments d’émergence du numineux, ces moments de liberté.

La liberté se tisse quant on émerge des sollicitations de la vie ; alors son positionnement change. Le chemin de la liberté bascule de l’existentiel vers l’essentiel .

Ce n’est pas la personnalité qui se libère, c’est la conscience qui se libère de sa personnalité .

La liberté c’est faire en sorte que les choses arrivent comme elles arrivent, non comme il nous plairait qu’elles arrivent .

La liberté n’est pas indifférente, elle est reconnaissante et en juste rapport .

La liberté, c’est se dégager et approfondir .

Alors viendra le temps d’une approche sensible où de tendre la main suffira, où l’on arrêtera de se fuir soi-même pour, en confiance, adhérer au réel .

, l’honnêteté personnelle fera le reste et nous seronsen véritépar rapport à soi-même parce que la Vérité est ce qui est.

079

Lo biates

Les Béates (ouBiatesen patois) étaient des jeunes filles dévôtes et laïques ayant des rudiments de lecture, d’écriture et de calcul qui, dans les campagnes vellaves du dix-huitième siècle jusqu’au début du vingtième siècle, s’impliquèrent socialement auprès des villageois. Si certaines se mariaient et abandonnaient leurs fonctions, plus nombreuses étaient celles qui s’y consacraient jusqu’à la fin de leurs jours. On les appelait aussil es petites soeurs des campagnes. ”  

Elles tenaient un rôle d’institutrice, s’occupaient de transmettre le catéchisme auprès des jeunes, étaient infirmières, pouvaient garder les enfants quand les mères allaient travailler aux champs, visitaient les malades, habillaient et veillaient les morts, préparaient les grandes fêtes religieuses, participaient auxcoviges ” – réunions de dentellièresqui rassemblaient les femmes chez la Béate ou sur la place du village par beau temps .

Chaque hameau pouvait avoir sa Béate .

Elles habitaient seules, dans une maisonnette appeléeassembléeque le village mettait à leur disposition. La pièce du bas servait de lieu de rencontre et la pièce du haut de logement particulier. La cloche, du clocheton qui surmontait la maison, sonnait l’angélus, matin, midi et soir, ainsi que l’appel aux différentes activités dont elles avaient la charge, comme de faire classe, d’enseigner et de pratiquer la dentelle ou bien de prier. La salle d’accueil, où elles recevaient les villageoises, était éclairée et magnifiée par une bougie érigée, au milieu de quatre globes en verre placés en carré, sur une table basse .

Les Béates étaient à la charge des villageois et subsistaient grâce aux dons volontaires, aux quêtes et à de maigres redevances. Les ouvrages que faisaient les dentellières pouvaient amener un revenu supplémentaire aux membres de la communauté paysanne .

Leur générosité et leur dévouement de quasi assistante sociale leurs octroyaient autorité, respect et affection. Elles maintenaient la bonne conduite, la morale, la politesse, la propreté et l’ordre. Elles étaient l’objet de l’estime des villageois sans avoir de réels pouvoirs .

Elles éduquaient surtout les jeunes filles, qu’elles pouvaient parfois diriger vers des institutions religieuses, et perpétuaient une culture d’aide aux personnes en difficulté et d’animation pendant les veillées .

Elles ont participé au maintien des traditions et de la mémoire vivante en milieu rural .

Elles ont disparu devant l’arrivée de l’école publique laïque de la république, la modernité et le relâchement des liens communautaires dans les campagnes .

078

Revivifier les religions

  Les religionsjuive, chrétienne, musulmane, hindouiste, bouddhisteattendent la venue d’une nouvelle conscience .

Les religions sont vécues par les hommes, et il appartient à chaque homme libre et affranchi d’être le témoin, lesigned’une façon de vivre adaptée à son temps repoussant aussi bien la loi de la jungle qu’est la loi du marché, qui régit et détruit nos vies et la planète, que ce langage religieux partisan qui divise plus qu’il ne rassemble .

On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres. “

Plus il y aura de personnes pour appeler ce changement, chacun à sa manière et selon ses forces, et plus il viendra .

Nous devons être les porte-paroles vivants de l’espérance en ce monde d’aujourd’hui qui doit être le monde de notre cœur retrouvé .

076

le couple

 Nous voulons tous le bonheur et nous avons tous découvert que ce qui nous donne le plus grand bonheur est l’amour. Aussi nous semble-t-il que vivre en couple est la forme d’amour la plus tangible et la plus élevée que nous connaissons et désirons .

Cependant, tant que les personnes ne sont pas connectées à leur propre nature originelle et profonde, à leur nature spirituelle, le couple comme lieu du bonheur et de l’amour ne peut être qu’un mirage .

Toutefois la quête d’amour si petite soit-elle est déjà de l’amour qui cherche à s’exprimer dans le grand jeu de la vie, dans le grand jeu de la croissance de l’être humain .

L’objectif vital consistera à voir dans cette aventure spontanée et souvent irrépressible, qui pousse l’individu vers une protection inutile, une manifestation de l’amour. Une fois tombés les voiles du repliement sur soi, des bastions de peur et de ses retranchements, il faut du temps à l’individu devenu attentif pour aller d’un pas convaincu et décidé versplus grand que soiafin de transformer ces freins en amour et prendre le risque de contacter la nouveauté .

Il s’agit de voir le couple comme le lieu où peut se jouer une démarche de libération, démarche où la conscience au travail s’extrait de son enfermement .

L’alchimie du couple, comme creuset de la rencontre entre l’amour humain-animal et leplus grand que soi”, nous oriente vers la construction dubel ouvrage de sa viefait de gratitude, de compassion, de patience, de créativité, de joie, d’humilité, de puissance et de sagesse mêlées. Cet assemblage nous convoque alors à prendre notre juste place dans le monde, pour plus d’équilibre personnel et d’harmonie à deux, afin de poursuivre notre chemin .

Cette action dépasse le cadre strictement individuel pour nous fondre à un niveau planétaire où il n’y aura pas de paix dans le monde tant qu’il n’y aura pas de paix entre les sexes .

077

Le caillou magique

Il était une fois, très loin d’ici, dans un pays couvert de sable à l’infini, une princesse, qui se désolait de vivre dans un milieu si aride .

Il y avait du sable tout autour du palais, du sable dans la cour, du sable dans sa chambre, et même ses jouets étaient en sable.

Et si un courant d’air passait, tout objet disparaissait alors recouvert
de sable.

Tout était sable .

Mais, un jour qu’elle se promenait sur les remparts, elle fût surprise de ressentir sous sa pantoufle de vair une dureté inhabituelle, quelque chose de différent du sable .

Elle se baissa et ramassa un curieux petit objet tout dur.

Ô ciel ! un petit caillou ovale.

Elle le prit entre le pouce et l’index, et souffla dessus.

Un bruissement d’ailes se fit entendre, le caillou éclata et un oiseau en sortit .

L’oiseau se mit à grandir rapidement jusqu’à devenir plus grand qu’elle.

Elle monta alors sur le dos de l’oiseau pour s’élever dans les airs.

Elle survola le royaume de son père et vit toute cette gigantesque étendue de sable.

Celà la rendit très triste à tel point qu’elle pleura tant et tant que ses larmes se transformèrent en pluie.

Une pluie qui semit à tomber partout sur le royaume pendant des jours et des nuits.

Et cettepluie était merveilleuse car chaque goutte était un sourire d’enfant.

Le grand oiseau se tranformait en un immense arrosoir que la princesse dirigeait avec beaucoup de sérieux et de plaisir à la fois .

Le désert de sable devint alors une verte campagne avec des prairies, des bois, des lacs, de nombreux animaux et des champs dans lesquels les paysans travaillaient en chantant.

Tout était joie .

Losque l’oiseau ramena la princesse en son palais, un beau jeune homme l’attendait avec une couronne de fleurs plus belles les unes que les autres qu’il déposa sur sa tête de princesse pour la faire devenir reine .

075

Méditer

  Détendez-vous ...
Détendez votre corps, chaque partie de votre corps ...
Soyez établi en vous-même, ici et maintenant ...
Sans effort ...
Ici et maintenant ...
Soyez ici et maintenant ...
Laissez passer les pensées qui surgissent, comme des petits nuages dans un ciel serein ...
Ni rejet, ni appropriation ...
Accueillez sans refus les associations d'idées ...
Sans vous identifiez à elles ...
Laissez passer ...
Vous ressentez une crispation, une douleur dans un membre ...
Contemplez sereinement cette légère souffrance ...
Elle disparaît ...
Elle s'aggrave au contraire si vous vous contractez ...
Détendez-vous ...


074

La pensée de la mort

 Ouvert / Fermé
Qu'est-ce qui meurt ?

Ce corps qu'on va brûler ou qu'on va enterrer et qui va se décomposer
Je ressens la force de ma Personne, qui est bien plus que ce corps .

Je suis esprit me fondant dans l'Esprit éternel qui transcende ce corps qui naît et meurt .

Une grande et peut-être unique liberté dont dispose l'homme, c'est de s'identifier ou non à ce corps .

073

Epitaphe 1

Etre ici et maintenant, dans l’acceptation de ce qu’on est ; comme de reconnaître et accueillir que je ne suis pas disponible à telle ou telle personne ou dans telle ou telle situation .

Deuxio, commecharité bien ordonnée commence par soi-même” : s’aimer, s’aimersoi”. Aimer ce qui en soi se ferme vis-à-vis de l’autre. Aimer la fermeture .

Puis : Voir, et faire que le paradoxe apparent s’ouvre pour aboutir à aimer l’autre .

Aimer l’ouverture .

Dans l’ouvert du monde

j’ai marché

pour m’en remettre à la grâce du Mystère “.

072

La seconde cybernétique

Ouautoproduction” , ouautopoïésis”. Système organisationnel développant la capacité de s’autoproduire de façon permanente en faisant référence à soi comme étant la propriété essentielle des systèmes vivants .

Elle complète ou s’oppose à lapremière cybernétiquequi marque l’ajustement et la dépendance de l’homme à la machine. Plus prosaïquement, la première cybernétique constitue l’ensemble des théories relatives aux communications et à la régulation entre l’être vivant et la machine .

La seconde cybernétique réintroduit la notion dusujetdans la compréhension du vivant . La discrimination dusoiet dunon-soiconstitue la propriété fondamentale d’établir une relation avecsoi-mêmedans, par et malgré la relation avec l’autre, l’extérieur .

L’être vivant en s’auto-organisant se crée lui-même .

Le retour récursif à soi, à l’ “autos”, ouvre le champ des possibles, de la créativité, de l’éthique .

071

Léonore

 J'aime ton sourire mésange
sur ta main posée
s'élève le regard vers un ciel de graines mûres
sans regret sur le papier crépon
j'épelle ton nom
Léonore bleu saphir
de tes cils syllabiques
je refais le monde
ta marche cantatrice
évide le ventre de mon attente
tes bras levés
sont la promesse
d'un rituel épousé
j'aime ton sourire mésange
sur ta main posée
s'élève le regard vers un ciel de graines mûres
passent le vent et les soupirs
tisse l'étole de l'élan
courbe le cep contre la terre
pour un jour nouveau
réajuster le regard
Léonore bleu saphir
de tes cils syllabiques
je m'éprends
car te sais libre .


070